Galway n'aime pas faire des choix. Galway n'aime pourtant pas qu'on en fasse à sa place. Elle s'interroge, elle se demande ce qu'elle fait là, un pinceau à la main, incertaine de son propre Bonheur. Elle l'a suivi sans même savoir pourquoi, sans doute parce qu'on la force à choisir, et cela l'irrite, cela l'irrite profondément. Ces choix, elle déteste qu'on les prennent pour elle, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. (même si, elle a déjà fait un choix.) Lui, toujours aussi scintillant, ce genre de personne qui, sans nul doute, aurait du être une étoile. Mais elle ne le souhaite pas, parce que même s'il l'irrite au plus au point, il est son étoile, juste à elle. Son trait est fin, ses mains sont efféminée, son sourire brille. Que lui fallait-il de plus pour le suivre ? De la passion sans doute. Galway n'a jamais eu de passion. Elle a toujours donné vie à ses idées sur la papier, inhabile pour manier les mots pourtant. C'est une évidence, elle ne l'aime pas en tant qu'être, elle aime ses mots, oui, elle aime la façon dont son pinceau bouge, comme si ses mains n'étaient que des danseuses effectuant un balais ensorcelant. C'est lui, uniquement pour lui que les mots qu'elle ne peut prononcer deviennent réel par son encre. Elle est encore jeune alors, sans doute une dizaine d'année, mais déjà, ses mots atteignent d'autres personnes que lui. (il lui en reste sans doute encore d'autres à faire) Elle, c'est le genre de personne qui pourrait si elle le voulait, transformer tout ce qu'elle touche en or. Cependant, tout cela l'irrite, toujours et encore, sans jamais prendre faim. Elle possède de la haine au fond de son ventre, et ne peut l'exprimer que par ses mots trop violents d'ailleurs pour être prononcés. Elle les écrits, elle les dessine, elle leur donne vie. Et avec lui à ses côtes, avec lui comme étoile, elle s'adoucit. Pourtant, elle est ce genre de personne qui ne voit aucun sens à la vie, qui s'en fiche de ce qui peut arrive au monde, ou à leur propre corps. A vrai dire, son âme est vide, ce n'est qu'une résonance parmi tant d'autre. Et les autres, eux aussi, ne la voit que comme telle. Elle n'est qu'une figurante dans leurs vies, et elle se tâche bien de leur faire comprendre, elle n'aime pas s'attacher. Pas à eux. Juste à lui, à ses mots. Aucune autre personne ne semble briller plus fort que lui, aucune autre personne ne semble s'élever dans le ciel comme il le fait, aussi naturellement, et d'une manière si douce, si belle. Les études, elle n'aime pas ça, elle ne se plait pas dans cette cage que l'on appelle "société". Elle n'en a que faire. Comme tout le reste. Galway est ce genre de personne. Elle est dure, autant que douce, mature pour son âge, car il le faut, pour lui, pour atteindre son ciel. (il lui en restera toujours à vrai dire) Il est mûr, c'est un homme. Elle est si jeune, c'est une enfant. Et malgré que ses lèvres pourraient enfleurer les siennes, leurs pensées ne se rejoignent pas. Ses mots à lui, ne lui sont pas destine. Lorsqu'il se remet à danser, c'est pour son étoile, mais le ciel que lui atteint n'est pas celui de Galway. Elle est encore trop jeune, elle est encore clouée au sol, ne pouvant le rejoindre là haut et briller comme il le fait actuellement. Et ils l'a force à choisir, et cela l'irrite au plus au point. Prend cette direction, oui prend là. Ses parents sont pourtant aimant, plus qu'il ne le faudrait sans doute. Elle sait pourtant que c'est cette voie qu'elle va suivre, simplement parce qu'elle n'aime pas choisir, et qu'elle n'a pourtant que ce choix là. Est-ce donc devenu une passion ? Lorsque son encre devient une image, aime-t-elle cela ? Galway ne fait cela que pour scintiller. (mais tout cela est stérile) Sans doute a-t-elle mis trop de temps pour l'atteindre, sans doute était-il trop haut pour elle. Pourtant, elle continue de parler sur ce papier. Galway est sans doute malheureuse. Personne ne sait, elle même ne le sait pas. Sans doute aurait-elle dû faire des choix par elle même. Sans doute aurait-elle dû être plus mature, plus réfléchie. Sans doute aurait-il prêter attention à toutes ces choses... Mais il est trop tard. Et lorsque le soleil se couchera, son étoile appartiendra à quelqu'un d'autre, retenu par un simple anneau. (quels choix lui restent-il maintenant ?) Galway n'aime pas les choix, elle aime ces moments ou, le monde choisit seul. N'a-t-il pas choisit son futur, qui est maintenant son présent ? Il a choisit de ne pas lui donner de bras dans lesquelles se réfugier, il a choisit de la laisser seule, sans doute pour toutes les fois ou elle s'est contenté de le regarder et l'imiter, sans passion. A présent, Galway n'a pas de but. Elle vit. Les choix qu'elle aurait dû faire n'ont jamais été décidé de son propre chef, ces choix à présent, elle les regrette... Cependant, elle se mit à rêver, à trouver un endroit ou d'autres choix lui sont proposés, ou elle pourrait choisir, répondre à ses questions par elle-même cette fois.

Elle se contente de regarder ses mains. Réflexe sans doute expliqué par ce métier. Aucune trace d'encre, elle le sait bien avant de pouvoir voir bouger ses doigts frêles. Un rêve. Il n'y a aucune autre explication possible. Cependant, il est différent comme elle est différente à présent. Une peau hale. Depuis quand n'a-t-elle plus bronze ? Après une année passée enfermé à donner naissance à ses mots, la peau qui est sienne n'a plus jamais eu cette couleur. Mais c'est un rêve après tout. Un rêve si bien contrôlé, si bien façonné. Elle tenta de revenir à la surface, mais semblait avoir oublié comment y parvenir. Irritée comme à l'habitude, elle sera les points. Elle ressentit la douleur. Elle fronça les sourcils, se levant avec peine, admirant le monde qui s'offrait à elle. Un rêve ? Une réalité rêvée ? Peu importe, du moment qu'elle n'a pas à faire de choix. Et pourtant, et pourtant... Toutes ces questions dont elle ne connait pas les réponses semblent la suivre ou qu'elle aille, elle ne peut pas être contrôlée par quelqu'un d'autre à vrai dire. Et si, pour la première fois depuis une éternité, elle se permettait de choisir sa voie ? Sans s'en rendre compte, sa main droite effleure son visage, plus doux qu'à l'accoutumé, semblait mieux fait, plus féminine. Oui, elle se sent femme. Elle se sent devenir une étoile, celle qu'elle n'est jamais arrivée à devenir. Cela lui plait. Elle y prend gout. La seule chose qui lui manquait peut être, une plume, du papier. Peu importe, elle finirait bien par se réveiller. Que ferait-elle alors ? Retourner à une vie monotone juste comme cela ? Elle sentait naitre dans son ventre un sentiment inconnu. De l'excitation, comme si... Son inspiration augmentait, elle se sentait fiévreuse, comme enivrée par le doux parfum de ce monde, comme si son propre rêve allait l'engloutir.
Oui, si ce monde la rejetait, elle reviendrait et y resterais aussi longtemps qu'il le faudrait parce qu'elle le devait, parce que c'était son choix.