Moi? Vous êtes sûr? Il n'y a pas grand chose à dire mais si vous insistez, je vais donc vous raconter mon histoire...

Je m'appelle Elizabeth Von Kein, je suis née le 29 décembre 1995 à Sidney, j'ai donc 17 ans. On peut dire que je ne suis pas comme les autres, je suis différente. Mes parents, Vanessa White et Klaus Von Kein avaient toujours désiré un enfant mais je me suis fait attendre, je crois que l'un d'eux a un soucis de ce côté là, d'après ce que j'ai pu en comprendre aux fils de mes nombreux espionnages, l'un d'eux se croyait même stérile, ma mère. Oui... Ils m'ont toujours voulu... Quelle ne fut pas leur surprise quand je suis arrivée. Moi, si petite et si différente. Il n'y avait pas besoin d'être médecin pour deviner mon problème, une enfant qui née avec les yeux rouges et les cheveux blancs, se n'est pas banale. Je suis née Albinos.

Malgré cela, mes parents se sont toujours occupés de moi avec beaucoup de tendresse et je leur suis reconnaissante pour ça. Cependant, j'aurais préféré être moins surprotégée. Ma mère est celle qui a le moins supporté ma maladie, ça l'a rendue folle d'après ma grand-mère. Je n'ai jamais été à l'école, ni dans un parc, je n'ai jamais eu le droit de courir ou bien encore de sortir en été. Mes journées furent toutes plus calmes et ennuyantes les unes que les autres. Elle avait peur, elle a toujours peur pour moi. Je pense que c'est l’instinct maternel, je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Pourtant j'aurais aimé avoir une vie plus agréable.

J'ai tout ce dont j'ai besoin, on ne peut pas dire que ma famille soit pauvre. Ironie du sort? Ils dirigent tous les deux une réserve animal, j'étais donc destinée à vivre heureuse, entourée d'animaux sauvages, libre. J'aurais aimé avoir cette vie là. En somme, J'ai donc de la nourriture en pagaille, des jouets, des jeux, des appareille électronique et des instruments de musique à ne plus savoir qu'en faire mais je n'ai pas d'amis et je ne suis pas libre de vivre comme je l'entends. J'aurais pu me rebeller, m'affirmer! Mais à quoi bon? Je suis déjà une grande cause de soucis pour eux, c'est le moins que je puisse faire pour eux.

Mes parents avaient arrêté de travailler un temps pour me tenir compagnie mais même une famille avec de l'argent a toujours besoin de faire fluctuer ce dernier si elle ne veut pas se retrouver sur la paille. Je dois avoir pas mal d'argent sur un compte, je crois qu'ils ont peur que je ne m'en sorte pas quand ils ne seront plus là. Pourtant, je ne suis qu'Albinos, je ne suis pas condamnée. Certes, je dois faire attention, je suis plus faible et plus fragile, plus sujette aux cancers aussi, j'ai pas mal de problèmes de santé mais je ne suis pas prête de me laisser abattre. J'aurais aimé naître différemment, ressembler plus à mes parents, courir, jouer, rire. Mais, bon...

Comme je n'ai jamais été à l'école, j'ai toujours étudié chez moi, par correspondance. C'est mon père qui y a tenu, il voudrait que je puisse travailler plus tard, que j'ai l'impression d'avoir mérité mon travail... Mais quel avenir y a t'il pour moi dans le monde du travail? Le monde n'accepte pas la différence. Je finirai sans doute secrétaire, comptable ou je ne sais quoi dans la société de mes parents. Au lieu de les aider à gérer et à s'occuper des bêtes, je passerai ma vie chez moi, enfermée, à travailler. Rien ne changera.

J'ai menti quand j'ai dis que je n'avais pas d'amis. Ma grand-mère maternelle est ma meilleure amie, elle passe souvent me voir, deux trois fois par semaine et je m'amuse bien avec elle, elle est rigolote. J'ai l'impression qu'elle me comprend et surtout, elle ne me traite pas comme si j'étais en sucre. Pour mes 17 ans, elle m'a offert son médaillon porte bonheur, il n'est pas très beau mais ça m'a beaucoup touché.

On ne peut pas dire que je sois quelqu'un qui donne envie de sympathiser de toute façon, je suis timide et peu sociable. Pourtant, j'aimerais bien parler, au fond de moi, tout au fond de moi, j'aimerais m'exprimer! Mais à quoi bon? Personne ne comprendrait. Pourtant, je ne suis pas méchante, je suis même généreuse et j'aime aider quand je peux. Mes parents me disent téméraire et trop ambitieuse. Ils m'emprisonnent mais pensent bien faire, comment leur en vouloir?

Moi, j'aimerais vivre une grande aventure, je suis sûre que je ferais une bonne aventurière! Je voudrais trouver le grand amour, je suis sûre que l'on peut passer aux delà des apparences, n'est-ce pas? Qu'en pensez vous?

Je voudrais avoir des amis et rire. Courir dans la nature, vivre tout simplement. J'aime beaucoup rêver, je pense être quelqu'un de créative. Je dessine souvent.

Enfin, quoi qu'il arrive, je reste quand même chez moi, la plupart du temps seule, à étudier et m'occuper comme je peux dans cette grande maison qui commence à me donner le tournis. Je dépéris.

Néanmoins, depuis environs trois ans, je m'amuse beaucoup plus et reprend goût à la vie. Enfin, pas tout à fait. Vous allez peut être trouver cela étrange mais depuis ces trois ans, je vis dans un autre monde. Nan, ne vous moquez pas! C'est vrai, je vous assure! Dès que je m'endors, je peux revivre. C'est un monde compliqué, vous savez? Il y a des règles et beaucoup de monde. Généralement, j'y reste seule et je m'amuse seule, je n'ai pas l'habitude d'être avec les autres mais un jour j'y viendrais surement. Quand je suis là bas, je revis parce que vous savez, là bas je peux être qui je suis réellement. En ce moment, je passe mes journées à dormir plutôt qu'à étudier et parfois, lorsque je n'arrive pas à dormir, je triche un peu et j'avale les somnifères de ma mère. Je ne suis pas en très grande forme après, il faudrait que je me ressaisisse et que je passe plus de temps ici, dans le monde réelle mais c'est tellement plus facile là bas. Lorsque je suis Jelly, je me sens vraiment vivante et même si je sais que je suis dans un rêve, j'aimerais l'oublier.
Pour moi Insomnia, c'est une nouvelle vie, une vie libre.

Je dormais encore, yeux clos. Pourtant, quelque chose n'allait pas. Était-ce encore l'un de ces rêves sans aucune signification? Ces rêves qui ne servaient qu'à trier les informations dans mon cerveau? Et bien non, enfin, je ne crois pas. Ce qui me laisse penser que cette fois ci c'est différent, c'est que je sens le vent caresser ma peau porcelaine. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je sens aussi son odeur... une vague odeur sucrée que je ne reconnais pas vraiment. J'ouvre les yeux. C'est surprenant, peut être même un peu inquiétant. Ou-suis-je? Que fais-je? Oh, je suis allongée au sol... sur une herbe qui colle un peu. Je me redresse légèrement, ça sent bon. Je pose délicatement mon petit nez sur cette herbe d'un vert enivrant, elle sent bon... Elle sent bon le sucre. Je ne sais pas pourquoi mais j'en arrache une tige et la porte à ma bouche. C'est sucré et acidulé en même temps, on dirait un bonbon! Merveilleux!

Maintenant que mes sens sont en éveille, je regarde un peu plus attentivement autour de moi. Le ciel est bleu, parsemé de petits nuages roses. Je ne savais pas que les nuages pouvaient être roses, je n'ai jamais appris cela et je les ai toujours vu blancs, gris ou parfois noirs. Autour de moi, il n'y a rien. Je ne vois qu'une longue route qui mène je ne sais ou, une route de sable, enfin je crois, ça en a la couleur en tout cas. Je me baisse pour être sûre, je dois regarder ça plus attentivement, je suis bien curieuse. Quel sable étrange, il sent le caramel. Suis-je au paradis des bonbons? Suis-je morte? Haha, quel drôle de rêve!

Il fait chaud, j'ai chaud. Attendez... Un ciel bleu, de la chaleur... Je suis dehors. Oh mon dieu, je suis en plein soleil! Je dois vite m'abriter! Mais ou?! Je panique et cherche de tous les côtés un endroit ou me cacher. Malgré cette peur qui m'envahit, je ne ressens pas de brûlure comme la fois ou je suis sortie dans le jardin en plein été lorsque j'avais six ans. Je regarde mes bras, ils sont bizarres, ils sont colorés, beige? Mais... ma peau est blanche normalement. Je remarque mes vêtements, Une jupe courte qui ondule suivant le vent, des chaussures plus qu'originales et une gros sweet vert. Cela ne me ressemble pas, je ne porte que de longues robes qui ne servent qu'à m’empêcher de bouger correctement. Je touche alors mes cheveux, ils sont plus épais que d'habitude et quelle frayeur je me fais en ramenant une mèche devant moi, quand je remarque leur couleur noire charbon! Ce n'est pas moi, je n'ai jamais été brune, j'ai les cheveux bancs, blancs comme la neige! Qui suis-je? Ou-suis-je? Cela commence à m’inquiéter. Je regarde devant moi, il n'y a rien. Je suppose que je devrais avancer le long de cette route? Attendez, j'entends quelque chose derrière moi...