Je suis née à Berlin dans une famille modeste. Ma mère était une comédienne française qui c'était exiler en Allemagne dans l'espoir d'y trouver des rôles fabuleux. Elle aurait très bien pu jouer Phèdre à la perfection à Paris mais elle est venue à Berlin où elle a rencontré mon père un artiste qui vivait au jour le jour et peigner sur les grandes places... J'aimais quand il me racontait l'histoire de leur rencontre, comment ils sont tombés amoureux l'un de l'autre: c'était en début d'automne papa peigner dans le grand Hall de l'europa center et maman qui avait aimé l'un des portraits qu'il avait fait d'une enfant lui avait alors demandé d'en faire un d'elle. Il est tout de suite tombé de la jeune actrice, ces longs cheveux blonds et ses yeux et ses grands yeux gris innocents. Il avait cru à l'apparition d'un ange, l'ange d'automne comme il l'avait appelé. Il l'avait représenté ainsi comme un ange sur un fond de feuille morte. Dès lors c'était devenue leur saison préférer tout comme là mienne. Ils c'étaient trouver et je m'étais très vite ajoutée aux tableaux, les cheveux blonds et onduler loin de la raideur de ceux de ma mère, mais j'avais hérité de ses yeux bien qu'un peu plus foncer. Mais ce sourire qui se dessine sur mes lèvres quand j’aperçois la première feuille brune tomber d'un arbre c'est le sien, c'est le même sourire qui rappelle à mon père qu'elle ne lui sourira plus jamais de la sorte en l'emmenant se promener dans un parc en me poussant dans une poussette... Il pense que c'est de ça faute parce que c'est lui qui voulait un deuxième enfant, autre qu'il ne l'a pas vu tomber malade. Et il a tout perdu l'enfant et la mère. Elle était morte d'une pneumonie, épuiser par la maladie et grossesse elle avait abandonné la vie.
Après sa mort papa ne vivait plus vraiment, il c'était remis à vivre au jour le jour, plonger dans un désespoir profond ou il ne pouvait ni me voir ni m'entendre et puis au bout de deux ans il a fini par me voir parce que je lui avais apporté la première feuille morte que j'avais trouvée. J'étais émerveillée par ce spectacle des feuilles qui tourbillonnait pour se jeter sur le sol afin de former un tapi aux couleurs chaudes... En me voyant sourire et lui tendre de mes petites mains la feuille morte il se remit à vivre à travers moi, pour moi, pour ne pas me perdre moi aussi! Dès ce jour je ne manquais plus de rien et au moindre rhume je passer la soirée aux urgences parce qu'il avait peur.
À 6 ans j'avais intégré une école française à Berlin et étant considéré comme une enfant surdouée j'avais sauté une classe et puis je m'étais fait des amis qui s'amuser à me charrier sur mes retards répétés... Comme papa je n'ai aucune notion du temps. J'étais toujours dans la précipitation toujours en retard et rien à changer à part le fait que je dors plus longtemps.
Sans m'en rendre compte je soufrais moi aussi, je refusais de le voir, je refuse de le voir et je fuis, depuis que j'en ai découvert l’existence, dans un monde où tout ce que je désire peut se réaliser. Je m'y réfugie et je vis là pour ne pas me soucier des problèmes du monde réel. C'est un monde où je peux vivre véritablement, repoussant toujours plus mes limites où le temps n'a plus véritablement de sens pour moi. J'oublie le temps l'automne ne laisse jamais ça place à l'hiver... Mais malheureusement ce temps figé n'est qu'une impression parce que je dois toujours me réveiller, toujours plus tard et rarement plutôt parce que j'aimerais m'y oublier dans ses rêves fabuleux et pourtant si réels.
Mais bien que je préfère ce monde où tous mes possibles je m'efforce de garder une vie normale quand je suis éveillée, je n'ai pas vraiment le temps de rêver dans la journée parce que je dois aider papa en faisant des petits boulots. J'ai toujours été volontaire et serviable mais surtout futée et pas du genre à me laisser marcher sûr les pieds malgré mon côté passive ce qui me permet de trouver facilement du boulot dans les bars, les restaurants ou les librairies, je préfère travailler à la librairie parce que là je peux dormir un peu et rêver, me libérer de toute cette tension et du poids qui pèse sur mes épaules.